Organisation sociale et politique du village

L’organisation sociale et politique du village

Le village de Sandié compte au total 6 quartiers à savoir: BecedyrBenemedyrTichenBoulouGorodyr et Pidyr.


Le chef de village et de la terre, du nom de BADO Badoua, est le garant moral de la vie de toute la population de Sandié.

Il est le seul habilité à animer les cérémonies coutumières (à travers les sacrifices) du village, assisté par les chefs de quartiers. Comme partout ailleurs dans le département de Réo, le chef de village demeure la personne la plus respectée du village eu égard à ses fonctions spirituelles et à son pouvoir de porter secours, de sanctionner ou de punir.

En plus du chef de village et de terre, la seconde notabilité importante du village est le Responsable Administratif Villageois (RAV) communément connu sous le nom de délégué. Il s’appelle Raphaël BAZIE et occupe ce poste depuis 1971. Il est l’interlocuteur privilégié de l’administration auprès de la population du village.

Le RAV et le chef de village assurent leurs missions dans une complémentarité remarquable, ce qui est gage de cohésion sociale, préalable incontournable pour des actions de développement communautaires.

A côté et autour du chef de village, et du RAV, s’expriment les chefs de quartiers qui jouent également un rôle important. Le chef de terre, le RAV et les chefs de quartier se concertent périodiquement ce qui explique la réalité de la cohésion sociale.

Un nouveau type de leaders au niveau du village a vu le jour avec la mise en place du bureau de la CVGT (Commissions Villageoises de Gestion des Terroirs). Son président, malgré la jeunesse, constitue une personne ressource dont les attributions sont en train d’être intériorisées par les populations. Compte tenu de leur inexpérience, les membres du bureau de la CVGT se réfèrent régulièrement au RAV ou au chef de terre lorsqu’il s’agit de question intéressant la vie au village. La démarche de la CVGT est bien appréciée par le RAV et le chef de terre qui sont déterminés à lui apporter tout soutien nécessaire.

Cependant, aux yeux de la population, il lui est difficile de dire exactement la position que doit occuper la CVGT par rapport au chef de terre et du RAV. Toutefois, il est toujours en conclave avec le RAV. Entre lui et le RAV, les attributions au niveau du village restent à éclairer.

La succession du chef de terre et de village à Sandié revêt un caractère particulier. En effet, au décès d’un chef, son fils aîné est appelé à assurer l’intérim pendant une période de 6 ans. Au terme de ces 6 ans, le pouvoir est définitivement confié à un membre de la famille BADO et en aucun cas, il ne peut être remis à une autre famille. La même démarche est appliquée lorsqu’il s’agit de la succession des chefs de quartiers.

 

Les prises de décisions

 

Les décisions dans le village de Sandié sont prises très souvent par le chef de terre en conseil de sages et des chefs de quartiers. Mais de façon pratique, c’est le RAV qui participe et règlemente la prise de toutes décisions impliquant d’une manière ou d’une autre l’administration et les services techniques.

 

La gestion des conflits

 

Généralement, on note deux importants types de conflits : le conflit pour cause de vol ou de dégâts d’animaux et celui relatif à une question de femme. Tout conflit lié au vol est géré ou réglé au niveau du chef de terre et du village. Il en est de même pour les conflits liés au foncier au niveau village. Mais lorsque la question foncière implique 2 villages, la gestion se fait au niveau des notabilités des 2 villages. En cas d’échec, l’on fait recours à la préfecture de Réo qui délibère en dernier ressort. Le village a donc une capacité en matière de gestion et de règlement des conflits qu’il connaît. Le dernier conflit foncier le plus important date de 1972 et a opposé Sandié à Bonyolo. Malgré l’intervention du Commandant de Cercle de l’époque, ce conflit inter villageois aurait fait plus de 27 victimes à Bonyolo et c’est avec précision et détails que des personnes ressources comme le chef BADO Badoua racontent. Depuis lors, il n’y a plus jamais eu de conflit foncier opposant leur village à un village voisin. Du reste, le village de Sandié entretient de bons rapports de voisinage.

        

Gestion du foncier et les systèmes de représentations sociales

  

« Jusqu’à preuve du contraire, la terre à Sandié est la propriété...Même si c’est l’Etat qui veut un terrain pour construire une école par exemple, il faut obligatoirement, mon accord préalable... » (Cette déclaration se passe de commentaire. Cependant, l’accès à la terre à Sandié suit une procédure simple lorsqu’il s’agit de quelqu’un du village ou non qui en fait la demande. L’accord du chef est requis dans tous les cas de figure. Il ressort que l’on ne peut pas refuser de céder une portion de terre à quelqu’un qui en fait la demande pour exploitation.

 

Religions

 

Les animistes, les catholiques, les protestants et les musulmans pratiquent chacun leur religion dans le respect des autres. De valeur d’importance numérique, le classement est le suivant : les catholiques viennent en première position, suivent les animistes, les protestants en troisième position et enfin les musulmans. Les considérations confessionnelles sont reléguées dans les oubliettes lorsqu’il s’agit des questions du développement du village.

 

Les interdits liés aux coutumes

                 

A chaque village ou entité de village correspond un ensemble d’interdits, lesquels sont intériorisés dans la conscience collective.


A Sandié, les principaux interdits connus sont :

  • Percer la tête de son prochain
  • Voler dans un poulailler
  • Etre complice dans l’enlèvement d’une femme du village au profit d’un étranger
  • Consommer la viande de chauve-souris

La violation ou la transgression d’un de ces interdis entraîne une sanction donnée. Un habitant de Sandié qui mangerait la viande de chauve-souris, se verrait privé de la vue pour toute la vue. Tout villageois reconnu coupable de l’un ou l’autre de ces comportements déviants, est passible de sanctions et ou de paiement d’amende pouvant aller jusqu’à un bœuf.

Démographie

La population du village de Sandié est estimée à 2917 habitants composés essentiellement de gourounsi. En 1996, la population était estimée à 2741 habitants dont 1260 hommes et 1481 femmes soit 8% de la population du département de Réo. Le taux de croissance annuelle est de 1.25%.
La population par tranche d’âge se présente ainsi qu’il suit:

Sandié

Age

0 -19

20 - 64

65 et +

Total

Nombre

1665

945

122

2722

%

61

35

4

100

 

Tableau 2 : Répartition de la population par tranche d’âge


Comme le montre le tableau, les jeunes constituent plus de 60% de la population et sont une main d’œuvre importante pour des actions de développement au niveau du village. Sandié est constitué presque de Gourounsi, c’est ce qui semble probablement expliquer l’absence de conflits majeurs qui handicapent le développement du village.

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